Depuis l'invention de la pénicilline au milieu du 20e siècle, les effets néfastes des antibiotiques sur l'organisme ont fait couler beaucoup d'encre. Les indications pour l'utilisation des antibiotiques sont variables et dépendent du site de l'infection, de l'agent pathogène ainsi que de la condition générale et de l'état clinique du patient. Malheureusement, les antibiotiques n'affectent pas seulement les bactéries pathogènes, mais aussi les bactéries appartenant à la flore physiologique naturelle, ce qui conduit à leur élimination et souvent à la stérilisation complète des zones où elles devraient physiologiquement être présentes.
La méta-analyse de McFarland a porté sur 31 essais randomisés (plus de 3 000 patients). Les probiotiques (principalement des souches de Saccharomyces boulardii, Lactobacillus rhamnosus GG et un mélange de probiotiques) ont permis de réduire de manière significative le risque de diarrhée suite à l'utilisation d'antibiotiques (25 études) et de prévenir la diarrhée d'étiologie Clostridium difficile (6 études). Les études cliniques analysant l'efficacité du Lactobacillus rhamnosus GG ont confirmé que chez les patients ayant pris un probiotique pendant un traitement antibiotique, des nausées et des vomissements sont apparus chez 10 % des patients et des diarrhées chez 3,3 % des patients, tandis que chez les autres patients (n'ayant pas pris de probiotique pendant un traitement antibiotique), les nausées et les vomissements ont touché 37 % des patients et les diarrhées jusqu'à 27 % des patients.
Les résultats des méta-analyses démontrent donc clairement que l'utilisation de probiotiques aux effets prouvés réduit le risque de diarrhée post-antibiotique de 60 % en moyenne. Ceci est particulièrement important dans le groupe des patients mineurs, chez qui la déshydratation et les troubles électrolytiques au cours de la diarrhée peuvent être particulièrement dangereux et nécessiter une hospitalisation. Les souches probiotiques dont l'efficacité est documentée sont les suivantes : Lactobacillus rhamnosus GG, Saccharomyces boulardii, Bifidobacterium lactis Bb12, Streptococcus thermophilus et Lactobacillus rhamnosus.
On peut se demander si, au lieu de préparations probiotiques sous forme de gélules, de gouttes ou de sachets, il ne serait pas préférable de donner du yaourt à titre prophylactique au cours d'une antibiothérapie. Le yaourt est produit par la fermentation du lait par L.bulgaricus et Streptococcus thermophilus. D'autres bactéries lactiques sont en cours d'ajout. À l'heure actuelle, on manque de résultats d'essais randomisés fiables évaluant l'efficacité du yaourt dans la prévention de la diarrhée post-antibiotique. Dans des études menées sur des enfants de plus d'un an et des adultes, le groupe recevant du bio-yoghourt par rapport au groupe recevant du yaourt nature ou aucun traitement prophylactique a constaté une incidence plus faible de diarrhée (6 %, 11 % 14 % respectivement), mais ces différences n'étaient pas statistiquement significatives.
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Les résultats de cette revue systématique et de cette méta-analyse démontrent l'efficacité de certaines bactéries probiotiques dans la prévention des diarrhées associées aux antibiotiques et justifient leur utilisation. Les probiotiques sont sûrs et même recommandés pour les femmes enceintes et les nouveau-nés. À ce jour, aucun effet indésirable n'a été signalé lors de leur utilisation.
En Pologne, il existe des préparations contenant les bactéries probiotiques suivantes, dont l'activité dans la prévention de la diarrhée associée à l'utilisation d'antibiotiques est documentée :
1. lactobacillus rhamonosus GG
2. saccharomyces boulardii
3. bifidobacterium lactis Bb12 et Streptococcus thermophilus.
Il convient également de rappeler que la diarrhée associée à l'antibiothérapie est généralement spontanément résolutive. La décision d'utiliser des probiotiques pendant une antibiothérapie doit donc être prise individuellement pour chaque patient.
