La grossesse extra-utérine, communément appelée grossesse ectopique, est l'implantation d'un ovule fécondé en dehors de l'endomètre. Son incidence est de 2 % et continue d'augmenter. Les complications consécutives à des procédures diagnostiques et thérapeutiques concernant non seulement les organes reproducteurs, mais aussi d'autres organes abdominaux, sont une cause fréquente d'implantation de l'embryon à un endroit inapproprié. Les complications des grossesses extra-utérines non reconnues représentent jusqu'à 10 % des décès chez les femmes enceintes, il est donc important de connaître les symptômes et les moyens de les diagnostiquer.
Localisation de la grossesse extra-utérine
La plupart des grossesses extra-utérines sont localisées dans la trompe de Fallope. Les grossesses implantées ailleurs que dans la trompe de Fallope sont associées à un risque beaucoup plus élevé de complications, principalement des hémorragies, et à un taux de mortalité plus élevé pour la femme enceinte. Cela s'applique aux grossesses où l'œuf fœtal s'est implanté dans le col de l'utérus, dans la cavité abdominale ou dans l'ovaire.
Facteurs de risque de la grossesse extra-utérine
Chez la majorité des femmes touchées par une grossesse extra-utérine, il n'est malheureusement pas possible de déterminer la cause de la grossesse extra-utérine. Les facteurs de risque sont liés à la perturbation de la fonction de la trompe de Fallope et à l'impossibilité de transporter correctement l'ovule fœtal du bulbe de la trompe de Fallope, où a lieu la fécondation, à la cavité de l'utérus, où l'embryon doit s'implanter dans la muqueuse, c'est-à-dire l'endomètre. La principale cause de l'altération de la perméabilité des trompes de Fallope est la présence d'adhérences, qui sont une complication postopératoire, principalement des opérations sur les trompes de Fallope. Parmi les autres causes, citons les affections inflammatoires post-pelviennes, causées notamment par la bactérie Chlamydia trachomatis, qui est aujourd'hui le micro-organisme sexuellement transmissible le plus courant. La grossesse extra-utérine est plus fréquente après les techniques de procréation assistée. Cependant, la cause de ce phénomène est inconnue. Malheureusement, la survenue d'une grossesse extra-utérine est associée à un risque important de nouvelle grossesse extra-utérine dans le futur.
Symptômes de la grossesse extra-utérine
Le diagnostic précoce de la grossesse extra-utérine est extrêmement difficile en raison de l'absence de symptômes caractéristiques. Il peut s'agir de douleurs abdominales ou de saignements peu abondants, que la patiente, ignorant qu'elle est enceinte, peut confondre avec des menstruations. En revanche, le premier symptôme est parfois une hémorragie massive qui entraîne un choc hypovolémique*, voire la mort. Il peut s'agir d'une hémorragie des voies génitales, mais aussi de la cavité abdominale, où les symptômes prédominants du choc sont la pâleur, les sueurs et l'accélération du rythme cardiaque.
Méthodes de diagnostic
La principale méthode de diagnostic de la grossesse extra-utérine est le dosage de l'hormone gonadotrophine chorionique (β-HCG), produite au début de la grossesse par l'embryon lui-même. Sa faible valeur (résultat négatif) indique l'absence non seulement de grossesse extra-utérine, mais aussi de grossesse elle-même, puisque la mesure de cet indicateur est utilisée dans les tests de grossesse. Au début d'une grossesse normale, lorsque l'embryon s'est implanté dans l'endomètre, le taux de β-HCG double toutes les 48 heures. Dans le cas d'une grossesse extra-utérine, cette augmentation est généralement beaucoup plus lente.
L'échographie (Écho) est également utilisée dans le diagnostic pour visualiser le follicule gestationnel et, à un stade ultérieur, également l'embryon qui résonne dans la cavité utérine et, en cas de grossesse extra-utérine, dans la trompe de Fallope ou l'ovaire. Avec un taux de β-HCG d'environ 1500 mUI/ml, le follicule gestationnel doit être visualisé dans la cavité utérine au moyen d'un Écho vaginal. Son absence doit faire suspecter une grossesse multifœtale (avec une concentration aussi faible de l'hormone, les follicules ne sont peut-être pas encore visibles) ou une grossesse extra-utérine. Il est alors nécessaire de rechercher attentivement à l'extérieur de la cavité utérine une lésion pouvant correspondre à une grossesse extra-utérine.
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Il convient de rappeler que la visualisation d'un follicule gestationnel n'exclut pas une grossesse extra-utérine. En effet, il existe une grossesse hétérotopique dans laquelle un œuf fœtal se trouve dans la cavité utérine et l'autre à l'extérieur de l'utérus.
Dans les cas douteux, le test diagnostique suivant est la laparoscopie, c'est-à-dire un spéculum de la cavité péritonéale. Dans le cas d'une grossesse extra-utérine, on peut ainsi visualiser une trompe de Fallope distendue et des ecchymoses sur ses parois. L'ampleur du gonflement dépend du stade de la grossesse.