Les hommes se soumettent moins souvent à des contrôles annuels préventifs, ils consultent moins souvent les spécialistes et, surtout, ils vivent beaucoup moins longtemps que les femmes - en moyenne une dizaine d'années.
Comment expliquer la sous-représentation des hommes dans les cabinets médicaux ? Il est difficile de donner une réponse claire à la question de savoir pourquoi les hommes ne vérifient pas souvent leur état de santé.
Peut-être est-ce dû au stéréotype selon lequel tout homme doit supporter tous les problèmes de santé sans trop se plaindre. Certaines personnes croient tellement à cette règle triste et artificielle qu'elles minimisent toute affection et la réduisent à un statut sans importance et sans impact sur leur santé. Après tout, la masculinité s'exprime par le fait de ne pas se plaindre lorsque l'on a mal - oui, très mal !
Mais qui sait, peut-être que la peur d'aller chez le médecin est plus liée à un sentiment de honte qu'à une réticence à partager ses problèmes de santé avec un spécialiste (sic !) ? En allant chez le médecin, chacun d'entre nous doit s'armer du truisme selon lequel rien d'humain n'est étranger au médecin (répété d'après Terezentius). Si ce qui vous afflige, à vos yeux, semble être l'une des plus grandes anomalies, ne vous en préoccupez pas. Vous n'êtes pas médecin pour porter de tels jugements, et les conseils trouvés dans les profondeurs de l'Internet peuvent vous induire ridiculement en erreur. Vous commettrez alors l'erreur que beaucoup d'entre nous ont déjà connue. Vous serez convaincu que vous êtes malade (ou non) de quelque chose de complètement différent, qui peut en fait vous détruire de l'intérieur.
Il faut se rendre à l'évidence : l'expression "peut mettre votre santé en danger" est un euphémisme. En effet, lorsque vous entendez que quelque chose (qui n'est pas nommé et qui est donc encore plus effrayant) peut vous menacer, il est très probable qu'à ce moment précis, une entité pathologique est déjà en train de faire des ravages dans votre corps. Mais, mais, vous vous devez de le faire. Combien de fois avez-vous discuté avec vous-même dans votre tête, en vous répétant que ce n'est pas encore le moment d'aller chez le médecin. Quelques fois ? Des dizaines, des centaines ! Après tout, vous vous déplacez sur vos deux pieds, vous accomplissez vos tâches au travail et vous vous débrouillez sur le plan social. Et s'il vous arrive de piquer, de vous blesser ou d'éclater, qu'à cela ne tienne ! Il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Ça fait mal, ça fait mal et ça s'arrête... Non. Il ne sert à rien non plus d'avoir une attitude de confiance totale en son propre corps. Il (le corps) trompe parfois tout simplement ses propriétaires, quel que soit leur âge : des jeunes filles mineures aux hommes dans la force de l'âge. Après tout, il y a des moments où l'on se sent bien, où l'on se couche le sourire aux lèvres et la tête pleine de projets démesurés pour le lendemain, et où l'on ne vit pas pour voir le lendemain.
photo : panthermedia
Il est d'usage d'inclure dans les textes de la même pommade les résultats d'études qui, méticuleusement comptés et sous forme de pourcentages, provoquent au moins une fibrillation auriculaire chez ceux qui les lisent. On peut se demander si un homme vivant au XXIe siècle a vraiment besoin de cette forme de motivation pour prendre sa santé en main et faire ce qu'il faut. Après tout, nous sommes conscients de ce qui se passe autour de nous et nous voulons l'être le plus possible. Le domaine "autour de nous" comprend avant tout la question de notre santé.
Pour paraphraser une maxime latine bien connue : Men, cura te ipsum*. Si quelqu'un souffre, le processus de guérison commence par une visite au cabinet d'un spécialiste. Lisez : par le patient lui-même, qui prend le téléphone, compose le bon numéro et, lorsqu'il entend la voix agréable qui l'informe qu'il a été mis en relation avec la clinique, ne s'effraie pas et son front ne se couvre pas de sueur. Puis, obéissant à son propre désir de vérifier son état de santé, il se rend poliment à son rendez-vous avec le médecin. Point final. Si, au contraire, la personne pense qu'elle va bien, il est tout à fait possible qu'elle ne ressente aucun symptôme ou - pas encore ! - pas encore ! Dans ce cas, le principe de cura te ipsum s'applique à nouveau. Se soigner est étroitement lié au fait de passer ce banal coup de fil à la clinique locale et de prendre rendez-vous. Cela commencera par un examen de base, qui permettra soit de résoudre l'énigme préférée de l'homme "Je vous l'avais bien dit", soit de déclencher une action plus complexe au niveau de la santé de quelqu'un d'autre.
L'affirmation selon laquelle il est plus facile de prévenir les maladies que de les traiter contient une grande part de vérité non dissimulée. Un homme intelligent le sait certainement. Il est également capable de surmonter les obstacles - qu'ils soient imaginaires ou bien réels - et d'affronter le diagnostic posé par un spécialiste, et non par des diseurs de bonne aventure ou autres experts en tout et partout.
Hommes, faites-vous tester ! Et quand on entend la fameuse réplique : "Faites-vous examiner, Seigneur !" Répondons avec empressement : "Eh bien, je le ferai". Encourageons également nos proches, qui appartiennent au corps noble et unique du sexe le plus laid, à le faire. Après tout, le printemps arrive et le monde reprend des couleurs.
* Paraphrase du célèbre Medice, cura te ipsum(Médecin, soigne-toi toi-même).