Noël est passé et nous le vivons encore - suspendus dans un vide qui n'est qu'un refus de rompre avec la félicité récente. Nous nous endormons plus vite, nous nous réveillons plus lentement, nous regardons le monde avec des yeux de beurre, nous aimerions pouvoir encore nous attarder dans les vapeurs des délices gustatifs de Noël, nous livrer encore à de douces indulgences. Nous aimerions continuer à ressentir la chaleur de l'âtre familial, à nous attarder dans les moments de joie, à apprécier la façon dont les heures s'écoulent lentement au lieu de filer entre nos doigts.....
Oui, quand le goût de Noël nous reste sur la langue et que son atmosphère couve encore dans notre âme, il est difficile de résister aux souvenirs, difficile de revenir à un monde plein d'agitation quotidienne, qui n'a rien à voir avec l'agitation de la table de Pâques.
Même si nous ne sommes pas des gourmets, les délices que nous avons connus - la babka, la pascha, l'agneau, les œufs farcis, le bortsch blanc, le pâté de Pâques - sont encore en nous, et il faut maintenant laver la nappe, tachée par l'agitation de la réunion familiale, cacher les paniers de Pâques et les palmiers, les ranger pour qu'ils dorment dans l'armoire pendant un an, et se promettre que le prochain Dyngus sera moins surprenant, même si nous serons probablement encore trempés jusqu'à la moelle...
Une douche froide, c'est ainsi que l'on peut décrire le retour à la vie quotidienne d'après Noël, loin des piles de Pâques, chargée de responsabilités, souvent pleine de problèmes, là où l'on manque le plus de sommeil et de souffle.