Les patients qui prennent des médicaments hypocholestérolémiants (connus sous le nom de statines) pendant au moins cinq ans pourraient avoir un risque plus faible de développer la maladie de Parkinson, selon une étude récente menée par des chercheurs de l'Université Paris-Saclay en France et portant sur plus de 70 000 femmes.

Les résultats d'une étude observationnelle française, qui a duré 15 ans, ont montré une incidence plus faible (de 30 %) de la maladie de Parkinson chez les femmes utilisant des doses plus élevées de statines telles que l'atorvastatine et la simvastatine, par rapport aux femmes n'utilisant pas ces médicaments. Ces statines sont des substances lipophiles, c'est-à-dire liposolubles, capables de pénétrer facilement dans la cellule et de traverser la barrière hémato-encéphaliquedans une plus large mesure que les autres statines (hydrosolubles).

"Cependant, d'autres études cliniques sont nécessaires pour étudier les effets exacts des statines lipophiles sur la maladie de Parkinson, en mettant l'accent sur la durée du traitement et les doses de médicament", écrivent les chercheurs français.

Les traitements actuellement disponibles pour la maladie de Parkinson ne sont que partiellement efficaces, car ils ne retardent pas de manière significative la progression de la maladie. C'est pourquoi on s'intéresse de plus en plus à la réaffectation de médicaments existants, à des fins différentes, pour traiter la maladie de Parkinson.

"Les statines, un groupe de médicaments couramment prescrits pour abaisser le taux de cholestérol sanguin et réduire le risque de maladie cardiovasculaire, représentent des candidats potentiels", écrivent les chercheurs.

Des études précliniques ont montré que les statines peuvent réduire l'inflammation et le stress oxydatif, qui contribuent aux dommages cellulaires - associés à la maladie de Parkinson. Des recherches supplémentaires, prenant en compte à la fois la durée d'utilisation et le type de statines en fonction de leur capacité à atteindre le cerveau, pourraient aider à établir le véritable lien entre l'utilisation des statines et le risque de maladie de Parkinson.