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Découvrez les troubles mentaux spécifiques à une culture !

Marcin Żółtowski

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Découvrez les troubles mentaux spécifiques à une culture !

PantherMedia

Schizophrénie

Dans ce texte, je donne une brève description de six syndromes de troubles mentaux spécifiques à des cultures et à des zones géographiques particulières.

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Table des matières :

  1. Troubles mentaux culturellement spécifiques : introduction
  2. Troubles mentaux liés à la culture : koro
  3. Troubles mentaux liés à la culture : pibloktoq
  4. Troubles mentaux liés à la culture : wendigo
  5. Troubles mentaux conditionnés par la culture : amok
  6. Troubles mentaux liés à la culture : taijin kyofusho
  7. Troubles mentaux liés à la culture : hikikomori
  8. Troubles mentaux conditionnés par la culture : terminaison

Troubles mentaux conditionnés par la culture : introduction

La pensée psychiatrique moderne remonte au siècle des Lumières, qui a vu naître l'institution de l'hôpital psychiatrique et du psychiatre. Le début symbolique de la psychiatrie est considéré comme datant de 1792, lorsque le médecin français Philippe Pinel a ouvert les portes de l'hôpital à tous ceux qui y étaient emprisonnés pour des raisons morales, par exemple les vagabonds, les travailleurs du sexe ou les mendiants. La psychiatrie est devenue une sous-discipline de la science médicale, un savoir objectivé avec son propre sujet et ses propres méthodes de recherche. Bien que les dernières décennies, grâce aux développements des neurosciences et des méthodes d'imagerie médicale, aient permis des percées dans le domaine de la psychiatrie biologique, [la psychiatrie], en décrivant la souffrance humaine, reste toujours enchevêtrée dans les contextes culturels d'une société donnée, influençant la perception, l'évolution et le traitement des troubles mentaux.

La relation entre les troubles mentaux , la culture et les conditions environnementales intéresse la psychiatrie culturelle. Elle examine les caractéristiques des troubles mentaux communes à de nombreuses cultures, les différences dans les troubles mentaux déterminées par les différences au sein des cultures concernées et les troubles mentaux exotiques, spécifiques à la culture. Les syndromes de troubles mentaux caractéristiques de cultures données sont appelés syndromes conditionnés par la culture.

Dans ce qui suit, je présenterai six syndromes culturellement conditionnés qui ne correspondent pas au système traditionnel de classification des maladies, ou qui ne répondent pas aux exigences diagnostiques ou aux critères acceptés dans les systèmes de classification de la psychiatrie moderne.

Troubles mentaux conditionnés par la culture : coro

Il s'agit d'un trouble qui touche les hommes et que l'on retrouve chez les Chinois, les Indonésiens, les Malaisiens, les Singapouriens et les Taïwanais. Ce trouble est également connu sous les noms de sou yang, jinjin, bemar, suk, dhat, dhatu ou shen kui. Elle se manifeste par une anxiété aiguë et une impression que le pénis du malade se retire dans l'abdomen jusqu'à disparaître complètement.

Troubles mentaux conditionnés par la culture : pibloktoq

Il s'agit d'un syndrome de troubles qui se manifeste chez les Inuits, les habitants indigènes des régions arctiques. Le pibloktoq se manifeste par de l'excitation, un comportement agressif et incontrôlable, de l'abattement, de la coprophagie, des pertes de vêtements et des courses désordonnées. Après une crise de pibloctoq, le patient s'endort et se réveille complètement sans symptômes.

Troubles psychiatriques déterminés par la culture : wendigo

Apparaît chez les Indiens Ojibwa du Canada. Ce trouble commence par des symptômes dépressifs, une tendance à la solitude, un sentiment d'anxiété, des vomissements et des diarrhées. Le patient devient également convaincu que, sous l'influence de la sorcellerie, il a été transformé en un monstre mangeur d'hommes en hiver (wendigo). Parfois, le malade s'en prend à un membre de sa famille, puis le tue et le mange. En général, la personne qui subit le wendigo est expulsée de la communauté ou tuée. On suppose qu'il s'agit d'un type particulier de schizophrénie paranoïaque.

Troubles mentaux conditionnés par la culture : amok

Ce trouble se rencontre chez les Malais, les Philippins et les Javanais et touche principalement les hommes. Il se manifeste par une augmentation soudaine de l'agressivité et un désir de meurtre. Après s'être procuré une arme, le patient attaque et tue tous ceux qu'il rencontre sur son chemin. Généralement, l'amokse termine lorsque le patient est tué par des passants ou lorsqu'il se suicide. On suppose que l'amok est associé à un sens de l'honneur culturel et masculin et qu'il s'agit d'une forme de soulagement de la tension interne résultant d'une société fortement hiérarchisée.

Anthropologie, Culture, Psychiatrie transculturelle, SociétéTroubles mentaux conditionnés par la culture, photo : panthermedia

Troubles mentaux conditionnés par la culture : taijin kyofusho

Il s'agit d'un trouble qui se manifeste au Japon et qui ressemble à la phobie sociale européenne. Il se manifeste par une peur du rejet, des relations avec les autres, de se retrouver dans des situations sociales. Le patient est également convaincu d'avoir un défaut physique qui pourrait blesser les autres (par exemple, une mauvaise odeur corporelle).

Troubles mentaux conditionnés par la culture : hikikomori

Également présent au Japon. Il s'agit d'un type de retrait social extrême qui touche généralement les jeunes hommes. Ce retrait se manifeste par une absence totale de sortie de la maison (même pour les repas, qui sont généralement livrés à domicile) et par une rupture de tout contact interpersonnel direct (le patient ne communique plus que par Internet).

Troubles mentaux déterminés par la culture : terminaison

En effet, dans chaque culture ou groupe ethnique, on peut trouver des troubles mentaux qui lui sont propres ou qui sont propres à une zone géographique particulière, et qui n'entrent pas dans les catégories de la psychiatrie moderne. Les syndromes conditionnés par la culture ne sont pas seulement une curiosité ethnographique ou anthropologique, mais un véritable défi pour la psychiatrie culturelle universaliste de l'Europe occidentale et la réalité sociale mondialisée.

En outre, l'étude de la culture et de la psychiatrie a un impact réel sur le développement de la psychiatrie en tant que science médicale, permet de mieux comprendre le fonctionnement de l'homme dans la société et, par conséquent, d'améliorer le sort de nombreux patients. Emil Krapelin (éminent psychiatre, philosophe, créateur de la classification des maladies mentales) a écrit sur la nécessité d'une perspective anthropologique et sur les avantages de cette connaissance dès 1904, en postulant la nécessité de développer une psychiatrie comparée.